MARS 2017

Pourquoi Bruxelles veut facturer à Londres 60 milliards d’euros

par Charles SANNAT


Juncker, ce gentil démocrate européen et ami de tous les peuples qui a organisé l’un des plus vastes systèmes « d’optimisation fiscale » (comprendre de fraude légalisée) avec le scandale du « LuxLeaks », a bien dit la semaine dernière que le Brexit ne serait pas indolore. Le Brexit doit faire mal. Il faut punir les Anglais !
Pas évident qu’ils se laissent faire sans rien dire.

L’épopée de la sortie britannique de l’Union européenne continue : l’Allemagne, la France, l’Italie et la Tchéquie ont approuvé le plan de la Commission européenne pour obliger le Royaume-Uni à payer une compensation. Le montant est estimé à 60 milliards d’euros. Est-ce une question purement économique ?

L’espace médiatique semble être déjà habitué aux discussions sur « un Brexit dur », mais cette fois-ci, la question prend une tournure extraordinaire. Le plan d’imposer au Royaume-Uni une compensation pour la sortie britannique, proposé par la Commission européenne et approuvé par l’Allemagne, la France, l’Italie et la Tchéquie, impliquerait une facture énorme : selon le journal The Financial Times, le montant total pourrait se chiffrer à 60 milliards d’euros.

Par ailleurs, le niveau maximal des obligations financières imposées au Royaume-Uni pourrait être estimé à 80 milliards d’euros, indique le journal The Guardian, qui se réfère à ses sources à Bruxelles. Les commissaires européens escomptent que cette somme couvrira les obligations budgétaires britanniques face à l’Europe unie, en particulier, les dépenses pour les projets européens déjà approuvés par Londres, dont la réalisation engageait l’infrastructure du pays.

Alors que Londres semble être perplexe face à de telles idées, la question ne serait pas purement économique. Est-ce un avertissement pour tous ceux qui désirent quitter l’Union européenne ?

Après le référendum britannique, Bruxelles veut affaiblir l’enthousiasme concernant la sortie de l’Union européenne dans d’autres pays et ainsi, le message est ouvertement lancé : vous ne devez pas suivre l’exemple de Londres, signale le politologue britannique Graham Moore dans un entretien accordé à la chaîne RT. Dans le même temps, le débat économique ne serait pas non plus au profit de l’Union européenne.

« Depuis 1997, le Royaume-Uni a perdu 160 milliards de livres sterling (190 milliards d’euros, ndlr) à cause d’arnaques avec les impôts à l’Union européenne. Cet argent a été volé aux contribuables britanniques. Comparez cette somme avec la facture que la Commission européenne s’apprête à présenter et vous comprendrez qui doit à qui », indique le politologue. La question reste ouverte : la décision finale sur la compensation n’est pas encore prise et, compte tenu de la position britannique et de la polémique acharnée menée au niveau politique, ainsi que social, personne ne s’attend à un compromis.
La sortie de l’Union européenne (Brexit) a été soutenue par la majorité de citoyens britanniques lors d’un référendum tenu le 23 juin 2016. La Chambre des Communes du parlement du pays a ensuite approuvé le projet de loi sur le Brexit.

C.S.

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