AUTOMNE 2021

Instruction en famille une interdiction à l’encontre des libertés individuelles

par Nicolas BOUVIER


« L’instruction est obligatoire pour chaque enfant dès l’âge de 3 ans et jusqu’à l’âge de 16 ans » dispose l’article L 131-1 du Code de l’Éducation.
Depuis la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République (dite aussi « contre le séparatisme ») a été mise ne vigueur et précise en son article 21 rendre la scolarisation obligatoire, sauf dérogation, dès l’âge de 3 ans.
Mais qu’est-ce donc que le séparatisme ?
De manière générale, c’est la volonté d’un groupe d’individus, unis par un certain caractère et en une zone géographique, de se détacher du reste du groupe auquel il avait adhéré. La notion de « séparatisme » englobe plusieurs thématiques, pouvant aller du « schisme » religieux, jusqu’au communautarisme.
En l’occurrence, ici, nous sommes plutôt dans l’aspect du communautarisme et, à travers lui, la volonté sous-jacente de l’État de contrôler tous les élèves dès le plus jeune âge.
Cependant, l’instruction en famille concerne également des enfants ayant de gros soucis à l’école, notamment suite à des cas de harcèlement scolaire ou, tout simplement, parce que le mode d’apprentissage n’est pas adapté à l’Éducation Nationale.
Combien d’élèves autistes, en situation de handicap légère ou sévère, se sont retrouvés exclus des écoles suite à l’intolérance du système envers des enfants qui « ne sont pas normaux » ?
La crise sanitaire a fait exploser le nombre d’élèves concernés par l’instruction en famille. Plus de 60 000 élèves seraient dans cette situation, d’après le journal « Le Monde » du 6 avril 2021.
Les confinements ont pu avoir, pour certaines familles, un impact positif quant à l’instruction à domicile de leurs enfants, couplés au télétravail et à une réorganisation de la vie de famille conjuguée à la vie professionnelle.
Pourquoi enlever ses points positifs au détriment du bien-être de l’enfant ?
N’est-ce pas ce dernier point qui est « essentiel » à la bonne marche de son évolution ?
J’ai connu moi-même une famille pratiquant ce système, avec un jeune garçon surdoué de 9 ans qui, harcelé à l’école, a dû être déscolarisé car cela impactait beaucoup sa vie.
A la maison, il était totalement épanoui, curieux de tout, s’intéressant à tout, vivant paisiblement, en harmonie. Pour rien au monde, il ne voulait retourner à l’école et, pourtant, cela ne l’empêchait pas d’être sociable.
L’instruction en famille a cette particularité : l’enfant reste sociabilisé et instruit, tout en ayant des activités extra-scolaires, lui permettant de multiples rencontres.
Mieux vaut-il apprendre à l’école dans une atmosphère anxiogène ou bien chez soi dans un environnement plus sain ?
La rentrée de septembre 2021 est déjà très délicate, car la crise sanitaire supplante tout le reste, avec des injonctions contradictoires et de nouvelles règles qui sont souvent en dépit du bon sens et de la raison. A l’heure où le pays vit une crise politico-sanitaire dans un chaos qui grandit de jour en jour, il est sidérant de voir que la peur continue d’être utilisée envers ces enfants qui, depuis début 2020, sont torturés psychologiquement par le système, jusqu’à le culpabiliser d’être des criminels s’ils osent toucher à leurs proches.
Sensibiliser ces enfants au harcèlement et à la discrimination, alors que nous vivons un harcèlement d’État depuis bientôt deux ans est d’un cynisme inqualifiable.
Discriminer les enfants entre ceux qui sont vaccinés et ceux qui ne le sont pas est abject, en plus d’être illégal.
On ne va pas à l’école pour mourir, mais pour s’instruire.
Encore faut-il que l’école assure ce rôle !
Si des parents considèrent que ce n’est plus le cas, c’est leur droit le plus légitime et, dès lors, instruire eux-mêmes leurs enfants doivent demeurer possible.
L’enfant n’appartient ni à l’école, ni à l’État !
L’instruction en famille doit rester un droit, un droit à l’instruction, à la transmission.
Le combat dépasse même ce sujet, car les libertés de chacun disparaissent dans une forme de collectivisme du XXIe siècle qui privilégie la peur de la mort que l’envie de vivre.
Ne tombons pas dans le piège et résistons intellectuellement !

N.B.

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