AUTOMNE 2021

Le courage de dire non

par Grégory ROOSE


Vers la fin des années 1980, un slogan publicitaire du Crédit Lyonnais vantait « Le pouvoir de dire oui » à ses clients. Ce qui manque précisément aux Français du XXIe siècle, c’est le courage de dire non à ce qui les aliène. Non aux partis politiques qui prennent leurs électeurs pour de simples presse-boutons affiliés à vie à une vitrine politique dont le contenu ne leur convient pourtant plus, non au gavage audiovisuel qui fabrique, impose une réalité virtuelle vantant les mérites d’une société multiculturelle, diversitaire, dominée par des ultra-minorités n’existant que sur papier glacé, non à la Grande déculturation, cette hanounisation des masses où le libre-arbitre laisse sa place aux singeries, à la vindicte cathodique, à la médiocrité érigée en vertu, aux procès en rébellion à la doxa et autres crimes de lèse-diversité.
Non à la société des loisirs, au diktat des écrans dévorant le temps de cerveau disponible, détruisant la convivialité, annihilant la quiétude et la contemplation, non à la standardisation de nos modes de vie, à la consommation à outrance de biens de consommations dont la publicité nous convainc de l’absolue nécessité de posséder, non à la dépendance des réseaux sociaux, prisons numériques dont personne ne veut s’évader, non à la médiocrité, à l’oisiveté, à la mollesse. Non à l’islamisation de nos quartiers, à l’immigration de masse que personne n’ose affronter en face sous peine de bannissement social, non à la repentance de fautes que nous n’avons pas commises auprès de ceux qui n’en ont pas souffert, non à la sécheresse démographique au nom du droit à jouir sans entraves, non à la banalisation de notre quotidien, de nos vêtements, de nos maisons, de nos rues et de notre alimentation, nos à la stérilisation de nos modes de vie tertiarisées, non à la défiguration verticale de nos paysages, non à Bruxelles, non aux destructeurs de nos identités, non à la perspective d’être les derniers des hommes d’une civilisation occidentale plusieurs fois millénaires.
Nous sommes affaiblis par des décennies de léthargie collective, ankylosés par une opulence artificielle qui nous aliène, esclaves d’une paix sociale chimérique, convaincus d’être les redevables du tiers-monde que nous importons en compensation, dans une grande œuvre décivilisatrice de l’Occident. De tout-puissants et arrogants occidentaux, nous sommes devenus des peuples faibles, repentants, méprisés autant que méprisables. Face aux oppressions invisibles, au bien-être aliénant, au communautarisme revendicateur et vindicatif de l’Occupant, notre individualisme pathologique est la première, et sans doute la pire, de nos faiblesses. Pourtant, même chez les moins bons, l’union fait la force écrivait Homère, complété par Esope : « Autant l’union fait la force, autant la discorde expose à une prompte défaite ».
Il existe en chacun de nous cette force et ce courage de dire non à ce qui nous aliène, entrave notre identité, ruine notre destin commun.
Libérons là, sans attendre qu’un mouvement national ne nous y invite. Nous serons bientôt imités par un proche, un ami, un voisin, un collègue, puis une multitude. Nous prendrons conscience de notre force collective, nous nous réapproprierons notre culture, nos modes de vie, nos outils de production, nos traditions, notre fierté, notre légitimité, nos territoires.  Ainsi est le chemin des libertés recouvrées. Ainsi commencent les révolutions.

G.R.

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