SEPTEMBRE 2018

Le chef de bande est nu

par Olivier MILZA


Au peuple français et à la représentation nationale, émanation dudit peuple, Emmanuel Macron a préféré réserver sa contre-attaque à un petit cénacle de fidèles acquis d'avance, dans un haut lieu de la bobosphère socialiste du très chic VIIe arrondissement, la Maison de l'Amérique latine, véritable « omphalos » du jacobinisme « vertueux » et de ses envolées lyriques salonardes.
Dans son discours faussement improvisé, mais sans doute préparé très en amont, M. Macron a, très subtilement, jeté le bébé avec l’eau du bain, mélangeant d'évidentes « fausses nouvelles » émanant de pages Facebook peu crédibles, comme son lien « amoureux » avec Alexandre Benalla ou la détention, par ce dernier, des « codes de déclenchement de l'arme nucléaire » (!), et des informations beaucoup plus précises, comme un salaire de 10 000 euros que, comme son Directeur de cabinet, il nie ... mais sans produire le traitement véritable au nom du devoir de réserve concernant les hauts fonctionnaires ou assimilés, ou encore l'appartement du Quai Branly.
Sur ce dernier point, il contredit ce même chef de cabinet, en niant l'existence de cette attribution de logement hors normes, alors que, quelques heures plus tôt, devant la commission des Lois du Sénat, ce dernier, après avoir d'abord nié farouchement cette information – « c'est faux » - avait, sur une question d'un autre parlementaire, déclaré que M. Benalla ne « l'avait jamais occupé ». S'il ne l'a pas occupé, c'est qu'il aurait pu le faire, donc que cet appartement lui avait bien été attribué.
Préparé à l'avance, avec des copains pour la plupart ministres, qui sont au même moment, pour certains, interrogés par la commission d'enquête parlementaire, et eussent dû garder une certaine réserve - ne serait-ce, pour certaines, que vestimentaire - cet exercice, destiné à nous vendre la thèse prévisible du Roi trahi par un de ses « officiers » - ce n'est plus ici l'ancien monde, c'est le très vieux monde! - confirme, au contraire, s'il le fallait encore, la conduite dictatoriale du pouvoir par un condottière « New age ».
D'aucuns excipent d'une « dérive » dans l'exercice du pouvoir, liée à la nature de notre Constitution, clairement présidentielle et exécutive, selon les vœux de Michel Debré et du Général de Gaulle, en 1958, bref des conséquences d'une « monarchie républicaine ».
C'est oublier que de Gaulle, prototype, si j'ose cette expression, de cette « monarchie », la concevait précisément comme une monarchie, à savoir l'exercice d'une autorité régalienne indubitable, mais avec, en retour, l'impératif d'union d'un peuple et l'usage de l’État comme stratège, comme régulateur, comme arbitre, comme protecteur, autant de valeurs que M. Macron, PDG d'une région de l'Europe et davocrate global, ne partage en aucune façon. 

M. Macron ne sera jamais un « monarque républicain ».
M. Macron est un chef de bande.
Ce n'est pas un « roi » qui est nu ce matin.
C'est ce chef de bande.

O. de M.

Partager cette page

S'abonner à « Méthode »


Saisissez votre adresse mail dans l'espace ci-dessous : c'est gratuit et sans engagement

Nous contacter