HORS-SÉRIE - LES RÉSISTANTS RUSSES EN BELGIQUE

Hommage anonyme à Anatoly Stepanov

Une cérémonie en hommage aux héros de la Résistance, s'est tenue le 5 octobre 1987 à Anthisnes (25 Km de Liège). Outre les représentants et les habitants des villages environnants, il y avait une délégation officielle de l'URSS et des États-Unis. Lors de l'ouverture de la réunion, le bourgmestre d’Anthisnes, Joseph Legros, a rappelé aux personnes présentes le poème d'un auteur belge anonyme, dédié à l'un des principaux membres du mouvement de résistance, Anatoly Stepanov, de l’Armée de l’air soviétique. La lecture de ce poème a profondément ému tous l’assemblée. Le nom de l’auteur nous reste inconnu, de plus, nous n’avons pas trouvé de trace du texte original, uniquement une traduction en russe due à A. V. Tabensky. Le texte français nous est ici restitué par Liubov S. Maulet-Kipritch, une jeune poète et traductrice diplômée de l’Université Piatigorsk de Novorossisk, que nous remercions chaleureusement pour son aide précieuse.

Anatoly, mon frère, mon ami audacieux,
Te souviens-tu des batailles à Géromont ?
Ce furent des massacres aux temps des démons,
Mouraient nos soldats, nos héros courageux.

C'était loin de Volga, mais pas loin de Berlin
Ton espoir te tenait en vie,
Dans les carrières tu trouvas un abri
Et ce fût un tournant du destin.

Inconnu, s'il te plaît, donne-moi ta main,
Pour que je puisse sortir de l'oubli,
Pour que tu parles de tes péripéties,
De tes souffrances, ton malheur, ton chagrin

Ils te torturaient pour te faire parler,
Tu étais tombé dans une embuscade,
Mais tu n'as pas trahi tes camarades,
Tu as juste donné ton nom et ton grade,
Pour le reste, le silence, tu l'as su garder
Lubov a répondu à son propre message

Oh, vieille mère soviétique, tu ne l'entendras plus
Tous ses cris silencieux remplis d'horreur
Oh, vieille mère courbée par le malheur
La colère l'envahissait, ce sentiment ardu
Comme un loup se jetait de tous les côtés,
Loup des steppes ukrainiennes, sentait sa mort
arriver.
Mais les rêves faisaient vivre son corps,
Il chantait ses combats et les steppes l'écoutaient.

Oh, vieille mère soviétique, tu ne sauras jamais
Quelle douleur déchirait le corps de ton fils !
Il ne dit pas un mot, quelle sacrifie,
Mais Géromont entendit son âme crier

Arme blanche, crime atroce, corps ensanglanté
La souffrance d'une âme fière
Ils se mettaient en colère,
Ils se sont déchaînés. Je les hais, je les hais !

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