DÉCEMBRE 2016

Peut-on apporter un remède miracle pour soigner la France ?

par Alexandre ARTAMONOV


La vie n'est pas un conte de fées ce qui est une vulgaire constatation qui n'en est pas moins vraie. Tandis que les Occidentaux se félicitent de la victoire de Donald Trump et de celle de François Fillon à la prochaine présidentielle, les Russes, eux, ensemble avec les Syriens, continuent à démanteler l'Empire du Mal c'est-à-dire le royaume de DAESH.
Il est vrai que la Coalition Transatlantique y œuvre aussi, mais je ne saurais complimenter cet état des choses parce que c'est bien l'Occident qui est coupable de l'érection des islamistes. Jugez-en par vous-mêmes : si on avait laissé vivre Saddam Hussein (et qui a donné à l'Occident le droit de décider de la vie et de la mort d'un président démocratiquement élu dans son propre pays?) et Mouammar Kadhafi, on n'en serait jamais arrivé là.
Ce qui, pour moi, n'est pas sans apporter un bémol à l'avènement possible des Républicains au pouvoir suprême en France, c'est le fait même d'avoir vu l'éradication de la Jamahiriya arabe libyenne sous le règne de l'UMP.
Autrement dit, l'UMP tournée en Républicains (très américain comme nom de parti) est peut-être un peu moins « absurde » que les socialistes, mais, en tout cas, je ne suis pas sûr que cela puisse apporter un changement majeur dans la politique internationale. Si l'Occident entend pactiser avec la Russie sur l'Ukraine ou la Syrie, c'est parce qu'il ne fait que reconnaître la politique du fait accompli.
Les terroristes ont bel et bien perdu et, à son tour, l'Ukraine ne recevra pas les armes nucléaires américaines en provenance d'une Turquie désormais insoumise au régime américain.
Alors une Conférence avec Trump et Fillon ne ferait qu'entériner un état des choses existant sans ou avec le bon vouloir américain.
Un autre point fort dont les Républicains se gargarisent aux Etats-Unis (et en Europe, d'ailleurs), c'est la fin des sanctions. Hier j'ai regardé Poutine à la première chaîne nationale de la télévision russe. Grande surprise : il a fait valoir qu'il se trouvait bien aise avec ces restrictions marchandes et commerciales. L'Europe a accepté le régime douanier commun avec les Etats-Unis en ouvrant son sanctuaire aux produits d'Outre-Atlantique (dont la majorité absolue d'origine transgénique). Et en même temps, elle souffre des restrictions imposées par les Russes dans le domaine de l'agroalimentaire. On comprendra que la Russie n'est pas en cause : les élites européennes sont en train de s'étrangler par instinct suicidaire puisque je ne vois aucune autre explication logique. A mon sens, si François Fillon veut défendre l'agriculture tricolore, il ferait mieux de réviser les textes régissant la vente des denrées américaines en France. Quant à la Russie, elle pourrait très bien s'opposer à la levée des sanctions parce qu'elle en profite pour développer son marché intérieur et se créer des clients étrangers en coupant l'herbe sous le pied des exportateurs européens. C'est que le coût de production est moindre en Russie, surtout avec l'écroulement du rouble tant prôné par Obama.
Un autre problème qui me semble entier est celui de l'immigration : le programme de François Fillon comprend un point important sur la nécessité de convaincre les nouveaux venus de rentrer chez eux. Ce point pourrait être convaincant, mais, en bon cartésien, je ne comprends pas trop comment cet ancien premier ministre va s'y prendre. Il se trouve que n'importe quel réfugié qui a traversé la mer et a souffert mille dangers pour pouvoir vivre plus ou moins en sécurité, profitant d'une allocation et des services médicaux, ne voudra certainement pas se retrouver en Afghanistan où la guerre civile fait rage (toujours avec l'assistance des armées occidentales) ou au Mali, ou en une Syrie ruinée et parcourue par les bandes des terroristes brandissant des armes de fabrication occidentale et arrosant le paysage des gaz de combat dont les composants leur ont été fournis par un pays (ou une coalition) inconnu.
Mettez-vous tout bonnement à la place de ces hommes ! Voudriez-vous rentrer au pays sous une conjoncture pareille ? Y amèneriez-vous vos enfants ? Aucune réponse n'est donnée par aucun politicien occidental au pouvoir. Quand bien même Poutine s'y prendrait qu'il ne résoudrait rien, car apparemment ce problème est insolvable - en tout cas de façon conventionnelle.
Je crois qu'une telle approche dédiabolise la position de ceux qui ne croient pas trop au désarmement et à un avenir qui chante. La guerre est toujours le vecteur des intérêts économiques. On voit mal comment on pourrait éviter le pire qui, je l'espère, n'est jamais certain. Cependant, de nos jours, l'existence plus ou moins normale de l'Occident ne tient plus qu'au fil ténu de la devise européenne soutenue par le dollar, mais cela va-t-il durer longtemps ? Je demande à voir.

A.A.

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