FÉVRIER 2017

Diaspora russe blanche : Le comte Pierre Cheremetieff évoque ce que la Russie a perdu mais que la France a gagné en 1917

par Emilie DEFRESNE


Le comte Pierre Cheremetieff évoque les origines du Conservatoire russe de Paris dont il est le conservateur :

« Le Conservatoire a été créé par un groupe de musiciens, compositeurs qui ont quitté la Russie en 1917. Ils étaient tous du Conservatoire de musique de Saint-Pétersbourg, Chaliapine qui était plutôt un chanteur qu’un compositeur, Tcherepnine qui était un compositeur comme Glazounov, très célèbre compositeur, et Tcherepnine. »

« Ce que la Russie a perdu [à cette époque] la France l’a gagné » explique-t-il.

Fedor Chaliapine, Serge Lifar, Alexandre Glazounov… autant de noms qui résonnent et qui marquent une époque glorieuse pour la France, pays qui les a accueillis, mais aussi pour la Russie, pays qui les a « offerts » à la France. Parmi les 300 000 Russes immigrés suite à la Révolution, on compte des dizaines de ces « artisans » de la musique et de la danse qui ont accompagné le voyage intemporel de la France à travers l’art.

« Et le Conservatoire a mené ici, enfin les gens qui ont créé le Conservatoire ont amené ici leur talent, leurs traditions musicales et surtout la mémoire de tout ce que nous avons quitté en Russie et que nous avons emmené avec nous en France », poursuit M. Cheremetieff.

Il présente ensuite une pièce où sont encore donnés aujourd’hui « de beaux concerts » :

« Je peux dire que nous avons réussi à maintenir la culture russe d’avant la révolution ici et nous continuons. Et nous sommes le seul Conservatoire russe en France, mais quel Conservatoire, et comme il est célèbre ! Parce qu’il donne une très bonne éducation et, puisqu’il y a des Russes, les méthodes sont russes aussi. »

« Et la France s’est embellie et s’est rendue célèbre en accueillant tous ces Russes qui venaient avec des talents extraordinaires. Ce que la Russie a perdu, la France l’a gagné », conclut M. Cheremetieff. Source Sputnik


Boris Cheremetiev
Le nom de la famille Cheremetiev reste associé au superbe palais Cheremetiev d’Ostankino, à Moscou, qui héberge aujourd’hui le Musée du Théâtre et des Arts Musicaux avec l’une des expositions les plus exceptionnelles d’instruments de musique au monde. Cette famille dont la noblesse remonte par Riourik au haut Moyen-âge avec les débuts historiques de la Russie par la Rus de Kiev, compte parmi ses ancêtres Boris Cheremetiev, qui lutta aux côtés de Pierre le Grand contre la Suède pendant la Guerre du Nord et dont le père servit comme chambellan du Tsar Alexandre II qui mourut assassiné en 1881, par les anarchistes qui avaient juré sa mort, alors qu’il promouvait de grandes réformes sociales en faveur des ex-serfs.

Pierre Cheremetieff, dont la lignée remonte à Riourik, rappelle que c’est son ancêtre, le seigneur Cheremetiev, qui a décidé il y a 400 ans, avec le patriarche Philarète, de mettre sur le trône le premier Romanov. Un autre Cheremetiev, vaillant gouverneur, arrière-cousin de Pierre le Grand, a libéré l’Europe et la Russie de Charles XII [de Suède]1.

La France exsangue mais auréolée de sa victoire de 14-18, première grande hécatombe mondiale et mondialiste, va accueillir et bénéficier de la diaspora russe blanche, alors que les dirigeants politiques français mais mondialistes de l’époque, n’ont rien fait, bien au contraire, pour empêcher cette révolution qui trouve une grande part de ses racines et de son idéologie dans la révolution permanente française qui a commencé en 1789.

Étrange conjonction entre des contraires, que représente l’assimilation des russes blancs avec la république française. Des russes blancs dont certains, comme le comte Pierre Cheremetieff préservent en France le dépôt des traditions de la Russie tsariste.

Aujourd’hui la Russie poursuit sa contre-révolution commencée en 1991 après 70 ans de communisme athée, tandis que la France poursuit sa révolution anti-chrétienne commencée il y a 220 ans, comme le montrent les réformes sociétales scandaleuses opérées par le pouvoir socialiste.


E.D.


1Source: Russia beyond the Headslines

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